7 mins read

Bishorn en ski – 4153m – Suisse – 04218

Bishorn 042018
Bishorn 042018

Un week-end à se nettoyer le cerveau, à partager entre amis des moments dans la difficulté aussi … Un week-end INTENSE que même Georges Clooney n’arrive pas à faire aussi intense 🙂 

Le Bishorn : le 4000 des Dames … « de mon cul » : parce que ce week-end et la météo que nous avons eu : ça n’avait rien d’une rigolade …

Partis le samedi matin à Zinal ( où j’avais été il y a longtemps à l’épaule du Zinal avec JP des ANs où il m’avait laissé passer devant et apprendre à mener un groupe ! ) , nous avons bifurqué sur la gauche pour aller sur la Cabane de Tracuit à 3200m.

A monter avec les skis aux pieds dans une neige bien lourde, un soleil qui nous étouffait, c’est en milieu de journée après 1700m de D+ que nous sommes arrivés à la Cabane , sous la chaleur, la lenteur ( et oui : c’était moi le dernier !!! Bon-sang suis pas fait pour la chaleur … mais que le froid ).

Nous avions en tête que la bière … la bière et … la bière …. dans un décor de rêve. Aucune difficulté pour le sommet : une sorte de montée de 900m sur un glacier très propre.

Après une après midi tranquille à glander sur la grande terrasse et dans le vent , on refaisait le monde … en mode « Les 3 frères » des inconnus.

Un refuge tout nickel , il me faisait penser à celui d’Argentière ! Un repas extra … et une nuitée à dormir comme un bébé. Le briefing de la veille à bien fonctionné sur mes participants : 5h pétante : collés devant la porte de la salle de repas avec les affaires prêtes, c’était environ une centaine de personnes qui étaient prêtes à faire le même sommet. N’aimant pas me coller aux autres : il était clair qu’il fallait partir dans les premiers.

Effectivement : nous sommes partis après un groupe d’une dizaine de personnes … dans un vent qui devenait de plus en plus présent, une visibilité quasi nulle : une orientation juste à la mémoire des repérages de la veille en regardant le paysage et les déformations du glacier …

2 cordées pour moi à un rythme normal … La montée se faisait calmement, sans trop de pente, et parfois quelques bourrasques dans le premier tier … C’est à partir de la moitié que les choses commençaient doucement à se gâter : le vent très présent et de plus en plus fort, et bien sûr visibilité très très mauvaise … on se fie à la sensation de la pente sous les skis …

La cordée du groupe devant suivait la vieille trace de la veille … et ralentissait doucement jusqu’à l’arrêt. Nous sommes donc passés devant, et c’est quelques instants plus tard que j’ai compris pourquoi : il y avait des plaques de glace … il fallait donc zigzaguer entre celles-ci … Je me suis retrouvé devant à faire la trace. On ne voyait plus celle de la veille.

C’est ou rythme des bourrasques très violentes ( devoir baisser la tête, s’arrêter,  se protéger les yeux, et le visage car le mélange de neige fini et la violence du vent piquait le visage … ) que nous avons doucement avancé : dès qu’une fenêtre de visibilité dans vent se présentait : on levait la tête et on avançait vite jusqu’à la prochaine … et cela : toute la moitié restante de la montée … 

Nous ne nous sommes pas arrêtés pour ma cordée durant la montée … sauf C. qui voulait mettre des gants plus chauds ( comment ça il faisait froid et ça piquait partout ? ) 🙂 . 2 personnes ( italiennes ou allemandes ) collaient C. qui leur avait proposé de passer devant mais avaient refusé durant toute la seconde partie de la montée ( Ha ben oui c’est chiant de faire la trace … dans le merdier ). C’est entre les crevasses bien remplies mais visibles que nous sommes arrivés après 2h30 juste aux pieds des 5 mètres restants à gravir. Nous étions encordés avec C. contrairement aux 2 personnes qui nous suivaient, et c’est aux pieds des derniers mètres que nous avons enlevés les skis pour terminer cet ascension : toujours avec les bourrasques, la neige le froid  …. Et ces 2 personnes sans rien dire ont filé à coté de nous sans même nous adresser un regard pour terminer les quelques mètres restant. Je suis resté surpris par le manque de civisme montagnard mais soit … Je trouve gonflé d’avoir attendu le dernier moment quand il n’y a avait plus rien à faire pour passer devant.

Nous avons attendu plus de 20 mins la deuxième cordée faire son ascension avec la suite des participants du refuge … un queue assez longue au final pour le sommet, des affaires qui volaient partout etc etc …

C’est la deuxième fois dans ma vie où je suis face à une telle force de vent … C’était au Strahlhorn avec H. que nous avons eu cette même météo la fois précédente … du givre sur les mains , sur les affaires, sur tout ! 🙂 

Il ne fallait pas trainer : on se dépêche de remballer les affaires, on donne les instructions de descente dans le merdier imposé par la météo … des arrêts fréquents pour attendre un peu plus de visibilité pour éviter les plaques et les crevasses, mais la neige est bonne … et c’est une bonne descente jusqu’au refuge où nous avons pris un bon chocolat chaud.

La descente : 2 itinéraires possibles : celui de la montée ou l’impro : l’impro était tentante : donc nous avons descendu le coté du glacier au lieu de désescalader le refuge. Et nous avons longé tout le cirque sur la rive gauche en dessous du Col de Milon pour éviter de remettre les peaux dans la montée avant de redescendre dans l’autre valon par le ROc de la Vache. Un moment très très sympa où nous étions seuls …

Et là c’est avec la foule que nous avons rejoint la voiture …. descente qui s’est terminée en mode BOARDER CROSS … or BOARDER LINE , je ne sais comment le qualifier … à faire la course en skiant sur les branches et l’herbe … Parfois, se lâcher quand il n’y a plus de risques, ça fait du bien 🙂

Vivement le prochain 🙂 – 1700m D+ samedi , 900D+ Dimanche matin et terminer avec 2600D-

[box type= »info »] Les photos de la sortie sont : ICI[/box]

Laisser un commentaire